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Miniature persane

Une miniature persane est une petite peinture persane sur papier, qu’il s’agisse d’une illustration de livre ou d’une œuvre d’art distincte destinée à être conservée dans un album de ces œuvres appelé muraqqa .

Les techniques sont largement comparables aux traditions occidentales médiévales et byzantines des miniatures dans les manuscrits enluminés. Bien qu’il existe une tradition persane de peinture murale tout aussi bien établie, le taux de survie et l’état de conservation des miniatures sont meilleurs, et les miniatures sont de loin la forme la plus connue de la peinture persane en Occident, et bon nombre des exemples les plus importants.

La coloration lumineuse et pure de la miniature persane est l’une de ses caractéristiques les plus frappantes. Normalement, tous les pigments utilisés sont à base de minéraux qui conservent très bien leurs couleurs vives s’ils sont conservés dans des conditions appropriées.

La fonction la plus importante de la miniature était l’illustration. Elle illustrait un texte littéraire, le rendant plus agréable et facile à comprendre. La miniature s’est développée en un mariage des langages poétiques et artistiques et parvint à un accord profond et sincère avec la poésie.

Pendant les dix derniers siècles, de nombreuses œuvres littéraires ont inspiré les grands artistes de leur temps. À la fin du xe siècle, Ferdowsi a composé son immortel poème épique, Shâh Nâmâ (« Le Livre des rois »), qui, en plus de 50 000 couplets, relate par des faits et des légendes l’histoire du pays depuis la création du monde jusqu’à la conquête arabe au viie siècle. Au xiie siècle, le poète Nizami a composé son romantique Khamseh (cinq histoires versifiées), très populaire et qui a été imité plusieurs fois par des poètes indiens écrivant en persan.

C’est au xiiie siècle que Saadi a écrit ses célèbres Boustan et Golestan. Le Golestan (« Jardin des fleurs ») est un recueil d’anecdotes moralisatrices et divertissantes, de proverbes écrits dans une prose versifiée ou même en vers. Le Boustan est un poème didactique au ton lyrique et avec une composition sous forme d’anecdotes. Il est considéré comme un des chefs-d’œuvre de la littérature persane.

Au xive siècle ont été créées les œuvres éclairées et romantiques d’Amir Khusrau Dehlavi, de Khadjou Kermani, de Hafez, et de Kamal Khodjandi. Le xve siècle a été aussi l’époque du poète à multiple facettes nommé Djami, qui a écrit sept poèmes épiques appelés Haft Owrang (« Les Sept Trônes » ou Grande Ourse). Sa poésie a regroupé les différentes catégories de littérature décrites précédemment.

Cette grande richesse dans la littérature a permis l’émergence de nombreuses écoles importantes de la miniature, chacune possédant son style unique, et permettant ainsi une grande diversité de peintures. C’est à travers ces écoles que la peinture miniature a atteint son apogée, à la fois en Iran et en Asie centrale. Les trois écoles ayant eu le plus d’influence sur la miniature étaient situées à Chiraz, Tabriz et Herat (actuel Afghanistan).

Aux xiiie et xive siècles, Chiraz, la capitale du Fars a connu un nouveau développement de sa vie culturelle. C’était l’époque de Saadi, de Kermani et de Hafez. La poésie s’épanouissait, et la miniature connut le même développement. Une des œuvres les plus importantes pour les illustrateurs de l’époque était le Shâh Nâmâ, et à Chiraz, de nombreux peintres se sont consacrés à ce travail. Dans les miniatures de Chiraz du xive siècle, la symétrie dans la construction était prédominante, et la plupart des compositions ressemblaient à des frises, linéaires et monotones.

Cependant, l’école de Chiraz allait influencer toute la Perse, et à la fin du xve siècle, elle produisait des miniatures de la plus grande qualité. Les illustrations du Khamseh par Nizami sont un exemple de l’apogée de l’école de Chiraz. Tout est complet, clair, à la fois dans la composition et le rendu des détails et dans le contour des silhouettes. Les traits sont fermes et confiants.

Vers la fin du xiiie siècle, l’école d’art de Tabriz a été fondée. Les développements artistiques des débuts de l’école de Tabriz ont différé de ceux de Chiraz, puisque les illustrations combinaient des traits extrêmes-orientaux avec le style de peinture arméno-byzantin. Cette influence peut être expliquée par la position géographique de Tabriz, qui est proche de la frontière arménienne. Des relations plus étroites se sont ensuite faites entre les différents styles artistiques des écoles de Chiraz et de Tabriz au début du xve siècle. Cette époque est liée aux déplacements des peintres qui a commencé après que Tamerlan eut conquis Bagdad (en 1393, 1401). C’est à Bagdad qu’Ahmad Moussa fait évoluer la miniature persane de son temps. D’autres œuvrent à Tabriz. Nombre d’entre eux furent amenés à Samarcande, la capitale du conquérant, ainsi qu’à la cour de son petit-fils, Iskandar Sultan, le maître de Chiraz. Dans leurs nouveaux ateliers, les artistes se sont adaptés aux idées et goûts déjà existants; mais en même temps, ils ont introduit aussi les traditions qu’ils suivaient déjà depuis longtemps avant leur migration.

Au xvie siècle, sur les vastes territoires de l’Iran et de l’Asie centrale, la poésie de Djami était extrêmement populaire, et a permis d’enrichir l’art de la peinture de nouveaux thèmes. Cela marquait le début de développement de nombreuses écoles artistiques en Iran. Dans les miniatures de Tabriz de cette période, est apparue une magnifique habileté à créer, dans un espace limité, aussi bien la représentation d’une scène particulière que d’un paysage, par exemple dans le dessin d’un palais, incluant une partie de sa cour, de son jardin et de son intérieur. L’élégant Mirza Ali est un des miniaturistes notables de cette époque.
À partir de ce moment-là, l’architecture et les paysages étaient reproduits aussi complètement que possible. Les portraits dans les compositions n’étaient plus contraints et statiques, mais étaient peints de manière plus vivante et naturelle, comme cela est visible chez Sheikhi de Tabriz.
Dans la première moitié du xve siècle, une école artistique s’établit à Herat. Les meilleurs artistes des écoles de Tabriz et de Chiraz ont déménagé là. Dans les premières miniatures produites à Herat, la représentation des visages est devenue bien plus habile et le dessin a beaucoup gagné en précision. Au fur et à mesure que l’habileté des peintres augmentait, les visages étaient placés avec plus de confiance et la structure rythmique de la composition est devenue plus complexe. Les artistes de Herat peignaient des portraits magnifiques, faisant ainsi du décor un simple accompagnement.
Le thème des miniatures est devenu plus limité au fur et à mesure que le temps passa. Au xviiie siècle, apparut un nouveau genre privilégiant les fleurs et les oiseaux.